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Benjamin Becquet

Maps.ME, une bien belle application cartographique

Pour la plupart des sujets, et quitte à me pourrir un peu la vie, je passe plus de temps à chercher des points négatifs qu'à exprimer mes satisfactions. Mais de temps en temps, pour certaines choses, je n'en trouve pas. Et c'est très reposant.

Capture d'écran de Maps.ME.
Capture d'écran de Maps.ME.

C'est le cas pour Maps.ME, une application Android et iOS qui m'impressionne. Pas par un quelconque « effet wow ». Au contraire : par sa simplicité et sa capacité à faire exactement ce qu'on lui demande, juste ça, et à le faire très bien.

Maps.ME est une des alternatives offline à Google Maps ou Apple Plans basées sur OpenStreetMap. C'est devenu l'application de cartes que j'utilise au jour le jour, mais c'est vraiment ce côté hors-ligne qui m'intéressait quand je l'ai installée. Je cherchais une bonne appli de ce type avant de faire le tour de l'Écosse. Autant pour l'économie de batterie que pour celle de réseau, d'ailleurs. En camping au fin fond des Highlands, le mode avion c'est la vie.

Alors oui, Google Maps propose aussi un mode déconnecté[1]. Mais les raisons de s'en passer ne manquent pas : fonctions inutiles, biais commercial des recherches, vie privée, volonté de dégooglisation, etc. Et personnellement, en tant que contributeur à OpenStreetMap, j'utilise surtout des outils basés dessus[2].

De toute façon, voilà ce qu'il se passe lorsqu'on essaye de mettre l'Écosse entière en cache local sous Google Maps :

Trop gros, passera pas (et probablement pas pour des raisons techniques).
Trop gros, passera pas (et probablement pas pour des raisons techniques).

À l'inverse, dans Maps.ME, on télécharge des fichiers pré-packagés correspondant aux pays ou régions du monde qu'on souhaite avoir sous la main, sans limite. Pour donner un ordre d'idée, l'Île-de-France fait environ 130 Mo, et l'Écosse entière 100 Mo (c'est très vide l'Écosse). L'appli signale aussi toute seule quand des mises-à-jour des cartes sont disponibles.

Une fois cela fait, plus besoin de réseau. Comme prévu, tout fonctionne. Comme pour la plupart des applications cartographiques maintenant, la carte est dessinée en vectoriel à la volée. C'est rapide, c'est clair, et depuis la récente mise-à-jour du style c'est même très beau.

Le niveau de détail est celui de la base de données OpenStreetMap, c'est-à-dire assez dingue, du moins dans la plupart de l'Europe. Tous les points d'intérêt sont là, affichés aux zooms élevés, et accessibles via le moteur de recherche interne. Ça m'a bien servi en vacances pour trouver… des toilettes publiques[3]. Contrairement à ce que nous montrent les pubs pleines de gens beaux souriant à leur iPhone, on ne cherche pas toujours le dernier resto la mode (de toute façon, la bouffe, en Écosse…).

Un itinéraire piéton.
Un itinéraire piéton.

Comme les autres fonctions, les itinéraires routiers et piétons sont calculés en local, et tout fonctionne exactement comme ça devrait, avec une interface limpide et minimaliste.

Bon, ce minimalisme se traduit aussi par des fonctionnalités absentes. Par exemple, il n'y a pas de guidage vocal ni de mode 3d pour la navigation. De même, pas de vue satellite, d'info trafic, d'itinéraires de transports en commun, ni bien sûr d'équivalent à Street View.

Autant de fonctions qui manqueront peut-être à des utilisateurs intensifs de Google Maps ou Apple Plans. Mais si vous avez une utilisation des cartes sur mobile semblable à la mienne (en gros, savoir où vous êtes et à quoi le monde ressemble autour de vous), Maps.ME vous plaira.

Ajoutez à cela que l'application est bien entendu gratuite et sans pub, que son code source est ouvert et que ses développeurs sont très réactifs, et voilà pourquoi je n'ai que du bon à en dire.


  1. Longtemps assez basique, et depuis quelques mois avec gestion complète des recherches et itinéraires. ↩︎

  2. Ne serait-ce que pour détecter sur place des infos manquantes ou erronées, pour les corriger plus tard. Hop, idée d'article : expliquer en quoi la façon de contribuer à OSM a changé en quelques années. ↩︎

  3. Un type d'info particulièrement bien renseigné dans OSM, par rapport à Google Maps et consorts. ↩︎